jeudi 26 septembre 2013

Les heures souterraines



Mon avis

Quand je lis Delphine de Vigan, je ressens cette souffrance crue sous les mots tout en beauté. Ce fut le cas avec No et Moi, encore cette fois-ci, mais avec une impression d'inconfort qui reste en suspend. Pas d'endroits où se réfugier, aucun moment de douceur ou de répit, la douleur est latente et la réalité vient à nous comme une énorme claque. Un ouragan silencieux.

Les heures souterraines ce sont les heures passées dans le métro, les heures à se croiser sans se voir, à se détruire sans le vouloir, ou bien si, volontairement, et c'est là que commence la descente.
La descente de Mathilde, d'abord dans un bureau aux allures de cagibi, puis la descente vers l'enfer et le harcèlement perfide. L'oubli.
La descente de Thibault et ses désillusions face à cet amour dans lequel il donnait peut-être un peu trop de lui. Face à ses rêves de gosses enfouis bien profonds pour ne pas qu'ils embêtent, qu'ils fassent "taches".

Ce roman est à la fois un ultime sursaut et un repli sur soi. C'est la boule au ventre que nous découvrons le quotidien de Mathilde et de Thibault. Ici, pas de grands héros, de "potes" qu'on aimerait tant avoir, de femme parfaite ou d'aventure rocambolesque. Mais un quotidien qu'ils abordent en automates.

Métro, boulot, dodo...Triste constat. Alors oui, ce roman met mal à l'aise, mais il nous rappelle que nous avons bien trop souvent tendance à oublier que nous ne sommes pas seuls dans ce grand tourbillon qu'est la vie.

S'il fallait une note : 8/10
Titre : Les heures souterraines
Auteur : Delphine de Vigan
nombre de pages
: 248
Edition, collection
: Le livre de poche


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